Florian Cassayre
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ViaRhôna : retour d'expérience

Published on 06/08/2025
PersonalCycling

Lire d'abord ViaRhôna : départ.

C'est fait ! J'ai atteint la mer Méditerranée depuis le Port Saint-Louis mardi un peu avant midi, puis Marseille en début de soirée.

Mer Méditerranée

Étapes

Il m'aura fallu exactement 6 jours pour en venir à bout, soit un peu moins que l'estimation initiale. Force est de constater que mon plan s'est déroulé comme prévu, sans déconvenue. Aucun problème mécanique à déplorer (surprenant, au vu de certains chemins empruntés), et je n'ai pas effectué d'ajustement sur la configuration de départ, si ce n'est une re-lubrication de la chaîne à mi-chemin.

J'ai parcouru une distance totale de 810 km. Le récapitulatif de chaque étape est présenté ci-dessous, grâce aux données mesurées par le compteur Garmin :

JourDépartArrivéeDistanceDéniveléDuréeVitesse
1
Saint-Genis-PouillyGlandieu
139 km
1,134 m
7h40
18.1 km/h
2
GlandieuÉcully
141 km
807 m
7h40
18.4 km/h
3
ÉcullySablons
94 km
623 m
5h22
17.6 km/h
4
SablonsViviers
138 km
633 m
7h56
17.4 km/h
5
ViviersBeaucaire
149 km
546 m
8h05
18.4 km/h
6
BeaucaireMarseille
149 km
986 m
8h42
17.1 km/h
6 jours12 étapes
810 km
4,729 m
45h25
17.8 km/h

La première journée a globalement été la plus rapide compte tenu du dénivelé. Cependant, j'ai tout de même conservé un bon rythme lors des journées suivantes. À noter que la troisième journée était un peu particulière, vu qu'elle comportait un arrêt le midi assez proche du point de départ ; et j'ai dû m'arrêter prématurément le soir à cause de l'orage.

Bivouac

J'ai bivouaqué pendant 4 nuits. Dès que le soir approchait, je commençais à chercher un endroit pour m'arrêter et planter ma tente. Au fil des nuits, les lieux de bivouac que je trouvais étaient de mieux en mieux. Mes critères étaient les suivants :

  • À l'abri des regards, pour ne pas déranger et aussi pour éviter de me faire subtiliser mon matériel
  • Sol relativement plat et mou, herbes courtes, mais pas à même la terre ; pour bien dormir, éviter au maximum la rosée le matin et limiter la salissure en cas de pluie. Aussi, plus l'herbe est dense, plus il y aura d'insectes, susceptibles de salir la tente
  • Si possible :
    • Orientation à l'est, pour pouvoir sécher la tente le matin
    • Arbres autour pour s'abriter du vent (qui peut être gênant lors de l'installation de la tente), mais pas au-dessus (pour éviter des salissures sur le double-toit)
    • À l'écart d'axes routiers ou de chemins de fer, pour ne pas être dérangé par le bruit

Le tout, proche de mon itinéraire, afin de ne pas faire de trop gros détours. Finalement, j'ai remarqué qu'il y avait de nombreuses possibilités de bivouac le long de la via qui satisfont ces critères, pour peu que l'on s'éloigne des agglomérations et des berges du Rhône (sur lesquelles le bivouac est interdit). Il me fallait environ 30 minutes pour planter la tente et préparer le couchage, et tout autant pour dîner. Je me couchais vers 22h et me réveillais vers 6h le lendemain. À 8 heures, le camp était levé et j'étais en route.

Les nuits étaient très bonnes, j'avais prévu un masque et des bouchons pour ne pas être réveillé. Hormis quelques tensions musculaires au moment de reprendre la route le matin, je n'ai pas ressenti de fatigue particulière. Au contraire, j'ai réalisé mes plus longues performances lors des deux dernières journées.

Matériel

Finalement, certains objets (hors kit de réparation) ne m'ont pas servi :

  • La moitié de la nourriture lyophilisée
  • Pantalon imperméable
  • Couteau suisse
  • Savon
  • Panneau solaire
  • Ficelle

Ayant sur-estimé le temps qu'il me faudrait pour arriver à destination, et la quantité de calories apportées par sachet, je n'ai pas consommé toute la nourriture que j'avais apportée. En revanche, j'ai quasiment terminé les barres ainsi que les préparations pour boisson. Les batteries ont suffi à garder mes appareils en marche pendant les 3 jours et demi en indépendance, donc je n'ai pas eu besoin d'utiliser le panneau solaire. Aussi, je n'avais pas encore bricolé de système de fixation (mais j'ai emmené le matériel pour). Il restera à le tester lors d'un prochain voyage.

Aussi, par rapport à la liste décrite dans l'article précédent, j'avais retiré la bouteille de lubrifiant, de peur qu'elle coule dans ma sacoche. Cependant, j'ai été bien content que ma famille m'en ait prêté à mi-parcours. La prochaine fois, j'emporterai une bouteille plastique petit format avec bouchon. De même, j'ai emporté en plus un demi paquet de lingettes en coton non parfumées (pour bébé). Celles-ci m'ont été très utiles pour me laver dans la nature, avec très peu d'eau. Je n'ai finalement pas utilisé de savon, l'eau à elle seule permettant d'obtenir un résultat satisfaisant.

Parcours

J'avais construit le parcours sur gpx.studio, en partant du GPX officiel de la ViaRhôna et en y ajoutant quelques détours supplémentaires. En pratique, j'ai très bien respecté ce tracé. J'ai réalisé des détours en plus, pour m'approvisionner le matin et m'arrêter le soir, mais en reprenant toujours la trace là où je l'avais quittée. De rares tronçons étaient en travaux, et donc inaccessibles, mais les contournements provisoires étaient bien indiqués et me permettaient de rapidement retrouver l'itinéraire.

En général, la ViaRhôna est fléchée sans interruption. Il subsiste néanmoins quelques segments qui ne sont pas du tout fléchés, et où un GPS (ou une carte) est nécessaire. Le reste du temps, cet outil est facultatif.

L'itinéraire est en majorité goudronné, mais de nombreux segments sont en graviers stabilisés et autres revêtements sont bitumés, probablement peu adaptés à des vélos de route. J'attire néanmoins l'attention sur deux tronçons difficiles au sud de Lyon, juste avant Givors (cette étape est de toute manière assez médiocre). Tout d'abord, le chemin qui longe le canal de dérivation du Rhône ; celui-ci est très étroit et peu accessible pour des vélos avec sacoches. Je recommande de rester sur le chemin de graviers quelques mètres en amont. Deuxièmement, le "Chemin du Port" à Ternay, qui emprunte un sentier de randonnée non adapté aux vélos. Il s'agit a priori d'un itinéraire temporaire, cependant je recommande de l'éviter à tout prix, quitte à passer par la route située en contrebas, ou bien dans le village en amont. Le risque de crevaison est réel, sans évoquer celui de chute.

Bilan

Je suis très content de cette première expérience de voyage à vélo, et je suis excité à l'idée d'en organiser d'autres.

Au retour dans le train, des voyageurs m'ont recommandé deux itinéraires :

  • La prolongation de la ViaRhôna côté Suisse, à savoir le reste de l'itinéraire EuroVelo 17, qui remonte jusqu'au glacier du Rhône depuis le Léman
  • EuroVelo 15 qui débute pratiquement au même endroit que la 17, et suit le Rhin jusqu'aux Pays-Bas

Autrement, en restant sur la ViaRhôna, j'ai identifié plusieurs détours que je pourrai faire lors d'un prochain voyage.

Florian.